L’équipe suisse des Moins de 18 ans (M18) de rugby à VII a réussi l’impossible ! Elle a tout bonnement gagné le championnat européen version Trophy (seconde division), le 2 septembre 2018 en Hongrie. Une équipe de rugby suisse accède ainsi au plus haut niveau européen pour la 1e fois de son histoire, trois ans seulement après sa constitution. Voici cinq raisons qui expliquent cette fulgurante ascension.
Le championnat européen des M18 s’est joué les 1er et 2 septembre derniers à Esztergom en Hongrie. L’équipe suisse a joué six matchs en deux jours en les remportant tous, dont trois avec une belle avance (plus de 20 points d’écarts). Ces jeunes rugbymen helvètes s’offrent ainsi une place en 1e division et l’opportunité de se mesurer aux meilleures nations européennes.
Une catégorie encore très récente
C’est en 2016 que l’ancien international suisse de rugby à XV et à VII, Ismaël Meyer, propose à la fédération (Suisse Rugby) de constituer la 1e équipe nationale M18 de rugby à VII. Les dirigeants y consentent sans pour autant allouer de moyens spécifiques, préférant concentrer leurs efforts sur l’équipe nationale de rugby à XV. Qu’à cela ne tienne, il fera avec les siens propres.
La troisième tentative était la bonne
Parvenue sur le podium dès sa 1e participation au championnat européen en 2016, l’équipe nationale des M18 engage la saison 2017 avec optimisme mais subit un revers :
« On réalise une contre-performance en arrivant 5e sur douze. En arrivant en Hongrie, on avait donc à cœur de rehausser notre niveau ».
Ils y parviennent en effet l’année suivante, avec la manière, en montant la plus haute marche du podium. Comment peut-on expliquer un tel succès ?
1- Un manager efficace
Ismaël Meyer s’est entouré d’un manager de talent, Jérôme Goudet avec qui il “voudrait vraiment continuer à travailler le plus longtemps possible”. Ensemble, ils établissent dès l’amorce de la saison une planification serrée sur laquelle se calent les agendas du plus grand nombre de joueurs et évitent ainsi un maximum de défections :
« Même au milieu de l’été, on comptabilise une vingtaine de joueurs à l’entraînement. » explique le coach Meyer.
2- Un recrutement ouvert et étendu
Les lieux et les horaires d’entraînement sont pensés de manière à intégrer les jeunes des quatre coins de la Suisse. Le staff privilégie les villes les plus centrales telles que Berne et Lausanne, à des horaires raisonnables.
« Les entraînements se font sur la plage horaire 10h -14h pour que, par exemple, des Zurichois puissent nous rejoindre sans se lever à l’aube » précise I’entraîneur.
3- Du matériel de pointe et une préparation individualisée
Ismael Meyer met à disposition de l’équipe son matériel professionnel (il est le fondateur de coachsante.ch) pour que les rugbymen volontaires passent des tests de vitesse, d’endurance et de capacité musculaire lors du premier entraînement. Il s’en dégage un programme de préparation physique individualisée visant à pallier certaines faiblesses.
Stratégiquement, la décision d’ouvrir les premiers entraînements au plus grand nombre semble être la bonne : chacun obtient ainsi l’opportunité d’exploiter son potentiel en suivant la feuille de route précitée jusqu’à l’avant dernier entraînement.
4- Une cohésion croissante à mesure que la sélection se précise
À ce stade, la formation de joueurs se réduit à 16 pour que la préparation se poursuive en vase clos dans le chalet personnel d’Ismaël, à ses frais. À l’issue de sept jours, le groupe final est constitué : 12 partiront à Esztergom, 4 seront réservistes. La cohésion de l’équipe finira de se consolider la veille du début des matchs européens.
« Contrairement à la majorité de nos adversaires, nous avons eu une journée sur place pour parfaire notre technique de jeu et pour élaborer notre tactique » nous apprend Luo rochat, un des « première année » M18 de l’équipe.
5- Le travail de fond des éducateurs
Le staff précise aussi que « sans le travail des éducateurs des écoles de rugby à XV tout au long de l’année, rien de tout ça n’aurait pu se faire ».
Temps, stratégie de l’encadrement, rigueur et cohésion d’équipe ont permis à cette formation M18 – pourtant peu expérimentée – d’accéder au toit européen. Reste en 2019 à confirmer l’exploit en championnat, avec comme objectif secondaire de se qualifier aux Jeux Olympiques de la jeunesse la même année. Et le rêve : se qualifier pour les JO de 2028 à Los Angeles. Mais ce seront alors des Seniors !
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